Je ne sais pas si le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas, mais ce que je sais, c’est qu’il n’est pas forcement toujours drôle et manque souvent de ce que nos grands-parents appelaient : LE BON SENS.
Faute de bon sens, on s’en remet aux “algorithmes”, au “big data”, en reportant l’effort d’éducation et d’intelligence sur d’autres.
On se dit, qu’au moins, si cela vient de X (remplacez par: Apple / Google ou bien pire, une obscure startoupe en mal de li-cornerie …), cela doit être vrai (ou pas complètement faux pour les plus “perspicaces”).
Résultat ?

Résultat on renforce les plus forts …

… en leur déléguant notre sens critique et notre “guidance”. Déjà on ne sait quasiment plus utiliser une carte papier grâce aux outils “en ligne” de navigation, mais maintenant on va plus loin. C’est bientôt l’effort d’apprentissage de langues étrangères qui va nous être épargné. Nous abandonnons à d’autre la possibilité et le plaisir de l’échange pour gagner en facilité.

Nous avons rêvé, Google l’a fait … je veux parler des Pixel Plug, pardon Bud. Annoncé depuis quelques décennies, le miracle de la traduction automatique instantanée va se faire jour. D’un coté le rêve: pouvoir échanger avec n’importe qui, immédiatement.
De l’autre ? une absence de sens critique sidéral. Aucun média ne parle des conséquences et du champ des impossibles. Aurons-nous toujours besoin de prothèses pour communiquer avec nos semblables ? quid de déléguer ce pouvoir à une autorité centrale ? quid des manipulations possibles ? des secrets partagés ? des hacks possibles (ça au moins, ça peut être drôle) jusqu’à l’ultime. En effet, qui dit numériser (je n’ai pas dit digital-iser) nos échanges, dit traitement, stockage, analyse et ré-utilisation. Pour ou contre nous. Au delà de nos écrits qui peuvent être espionnés, modifiés c’est maintenant ce que nous disons et pensons. Intéressant pour les gouvernements les plus “intrusifs” …
Bref, cela ne semble traumatiser personne, éblouis que nous sommes pas un intérêt, à bien y réfléchir, un peu futile (quête de sens ?) ou pour le moins peut-être pas aussi indispensable que cela.
Se faisant, une seule chose est certaine dans un futur proche, nous ne faisons que renforcer ce(ux) que nous déplorerons par la suite.

Résultat on fait n’importe quoi

Changeons maintenant de point de vue pour revenir au fond de ce que je voulais (rapidement) traiter aujourd’hui … la corrélation.
Quand je dis que nous faisons n’importe quoi, oui, j’affirme: nous faisons n’importe quoi en essayent de trouver du sens dans des données brutes. Pire, certains nous vendent l’illusion (et l’erreur) que l’on peut prendre des décisions sur ces données, sur une réalité tronquée et plus qu’imparfaite.
Je traite souvent ce sujet, dans mon métier de la supervision et du monitoring des services numériques critiques, mais aussi en parlant avec des financiers. J’ai beau regretter que le mécanisme principal de la valorisation des Entreprises ne soit trop souvent lié à son espoir de croissance de chiffre d’affaire futur et d’expliquer que corrélation n’est pas raison, rien n’y fait … aujourd’hui.
Résultat … on fait n’importe quoi. On explique de façon docte, par de nouveaux messies, des cyber-greugreu, que tout va mal, que c’est la fin du monde si nous ne les écoutons pas. Ils nous prédisent l’évident et le pire, en oubliant totalement le principe de dualité. Résultat, si le taux de meurtres à New York diminue, c’est parce que le taux d’adoption d’Internet Explorer diminue.
Qu’importe, on retrouvera du sens grâce au “Big Data”. On ne sait pas ce qu’on cherche, mais lui, va le trouver.
Qu’importe ce que nous apprenons à l’école, les règles de corrélations, la notion de référentiel, tout est oublié, parce que nous avons le “Big Data”. Lui seul va nous permettre de détecter 10 ans à l’avance un cancer. Lui seul saura remplacer un médecin ou un pilote de ligne de 40 ans d’expérience, grâce à la masse de “data” qu’il va analyser en une seconde. La preuve … l’humain est battu aux échecs et maintenant au Go et encore plus grave, au poker. N’importe quoi du moment que cela fasse buzz et que la promesse fasse valorisation et attention.
Là encore, les Cyber-Greugreu font n’importe quoi et mélangent choux et carottes en pensant faire autre choses qu’une purée informe.
Et comme je ne veux pas terminer mon propos en mode catastrophe, mode “on va tous mourir”, fond de commerce des docteurs Mabuse et de mes fameux Cyber-Greugreu, je vais teaser sur mon prochain billet qui sera une piste différente pour prendre les choses par le bon sens. Oh je vous rassure, rien de nouveau, tout est déjà connu (et oublié). Cela date même de plusieurs dizaines d’année en arrière et d’un certain Russell Ackoff
Mince, et si moi aussi je faisais comme “les autres” … enfoncer les portes ouvertes et rappeler ce qui est connu … ou devrait l’être. 😉
Allez, je ne vous en dis pas plus, mais vous pouvez creuser sur Internet dans l’entre temps d’un prochain billet. Mots clés: Ackoff et DIKW.
A bientôt
 
credit photo: correlation

2 thoughts on “Corrélation n’est pas raison

    1. Hello. Merci de la suggestion. On va y travailler asap.
      Done !
      Enjoy 🙂

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