Je voulais commencer par du positif, il y en avait, mais ma journée s’est fait “carjackée” par un touitte apparu dans ma TL grâce au camarade @billaut, que je ne remercie pas. 🙂
Je parle d’un soi-disant texte “magnifique” d’un curieux individu, ayant lui aussi forcé ma TL: Gaspard Koenig.
A la première lecture, inattentive, on pourrait être d’accord. Quand on nous montre ce que l’on nous montre sur les “d’jeunes” à la télévision. Mieux même, mon expérience pourrait s’apparenter à celle de Koenig, en ayant pris les jambes à mon cou avant d’avoir terminé le chemin de croix, dégouté par leur “pédagogie”, le niveau des matières enseignées, le peu d’implication des professeurs et des assistants de TD, les moyens, l’ambiance … et le futur possible,

Mais il n’en est rien. Déjà le procédé m’écoeure: des formules à l’emporte-pièce, chargée d’attirer les Likes et les “formidables”. “Rien n’est plus injuste et cruel que le système actuel”. Il ne faut avoir honte de rien, enfants gâtés d’une république, d’un pays, qu’ils ne savent plus voir. Ignorants d’un ailleurs, souvent bien plus couteux, dans tous les sens du terme. Ils restent bloqués dans leur chambre d’ado, même si on tente de nous faire croire le contraire.Puis, c’est condamner un peu vite ce système, tout imparfait soit-il et accepter qu’il ait pu aider à sortir d’un quotidien sinistre de nombreuses personnes.

C’est surtout crier avec les loups.

Aucun courage. Aucune perspective de changement. Aucune proposition. Comme les autres, il se concentre sur les effets et non les causes. Pourquoi ce “niveau” selon Koenig ? Pas de réponse. Sait-il qu’il faut remonter bien loin et déjà au cours préparatoire où de trop nombreux élèves sortent sans savoir ni lire ni écrire. Parce qu’on ne redouble plus. Parce qu’on veut emmener toute une tranche d’âge au bac. Parce que 1.000 raisons.
Parce que pour avoir le droit de critiquer, il faudrait ruminer ? Parce que pour penser différemment, dire juste et vrai, il faudrait avoir lu Marcuse et Kerouac ?
Bourgeoisie de la pensée, élevée dans un fantasme de mai 68, érigé comme modèle absolu et bien loin d’avoir fait ses preuves … sauf dans un enracinement du pouvoir et un encroutement de pensée dont on peine à se débarrasser.

Et alors … on fait quoi de tous ces gens ?

On conserve l’université pour une certaine élite qui peut se reproduire entre elle, comme on l’a très bien réussi avec les grandes écoles ?
On les envoie à l’abattoir, parce que de toute façon, ils n’ont pas l’éducation, leur QI n’est pas “conforme” et même pire … on en arrive à opposer une élite, soi-disant douée , qui ne se reproduirait pas assez, avec le reste de l’humanité ?
Il faudrait peut-être un peu de sélection non pas à l’entrée de l’université, mais dès la conception de l’individu, pendant que nous y sommes ?
Ils demanderont une sélection génétique … moi je demande un permis de parent, car il devient clair que le potentiel de reproduction de certaines idées devient un problème. 😉

Mais peut-être est-ce voulu ?

Le système fabrique ce qui lui est utile. Depuis les Koenig, les philosophes cathodiques comme je les appelle, jusqu’aux plus désespérés d’entre nous: même commun dénominateur, le niveau d’anxiolytique que l’on nous donne pour continuer à nous faire supporter un quotidien qui nous est devenu insupportable.
Ceci a très bien été observé :

Non, définitivement, chez ces technocrates analysant, adeptes du “problem solving”, qui pensent que l’intelligence est dans leur réponse, il y a quelque chose qui m’exaspère. Quand ils sont doublés d’une étiquette de philosophes (cathodiques), de chroniqueurs, de “prêcheurs”, de “penseurs”, ils me font penser à ces petits marquis de la bienséance, dont le mérite tenait à leur naissance et leur esprit cynique et corrompu, qui les faisaient inviter dans les beaux salons d’autrefois pour amuser, au détriment “de l’autre”, une caste oisive sur le déclin.
Ils s’arrogent le droit et le devoir de faire semblant de pourfendre le système alors qu’ils en sont les plus grands défenseurs, profiteurs, et ne font que le renforcer.

Cet article est bourré d’amalgame, qui comme le disait un collègue plus âgé que Koenig et qui ne dit pas que des bêtises: “l’amalgame est une insulte à l’intelligence”.
De tout temps, les “d’jeunes” se sont opposés. Koenig et cette nouvelle bourgeoisie de l’intelligence l’ont il déjà été (jeune) ?
Ne sont-il pas les idiots utiles, les technocrates analysants d’une société à bout de souffle, qui en oublie le fond et le sens au service des bons mots et des pseudo bons sentiments, pardon, au service d’une morale et de croyances qui en arrangent plus d’un.

  • Liberté ? … de quoi. A trop de liberté proclamée, on en oublie le respect. Bourré de leurs croyances, vont-ils continuer d’essaye de nous contaminer avec leurs peurs ?
    Trop facile de s’emparer de vrais sujets pour les détourner de leur finalité.
  • Égalité ? … de quoi. Sommes-nous vraiment égaux ? L’égalité par l’éducation, on en voit les limites. Toute une tranche d’âge au baccalauréat … mais pourquoi faire ? se faire insulter ensuite à l’entrée de l’Université ? L’égalité, ça n’est pas de gommer les différences, mais de faire avec et au minimum d’expliquer que nous avons tous les mêmes droits … et les mêmes devoirs. Et déjà pour certains, le devoir de réfléchir un peu plus à ce qu’ils nous gavent à étouffer, du haut de leur suffisance.
  • Fraternité ? … jamais, bien sûr.

Et puis quoi ?

Je milite pour des Universités Populaires,
Où l’on choisirait de s’inscrire, (c’est à dire que l’on aurait le choix)
Où la seule sélection serait la curiosité et l’envie,
Où l’on n’enseignerait pas, mais où l’on partagerait son expérience,
Qui ferait de la France un système différent,
Avec bien plus de chance de succès qu’en copiant mal les Chinois ou les Américains.
Bien loin de ce qui se mesure, (QI)
Bien au-delà de ce que l’on essaye de nous faire prendre pour LA solution (MOOC)
Un endroit où l’on apprendrait avec plaisir,
Un lieu de savoir, mais un lieu du faire aussi,
Un lieu qui nous construirait sans béquille, en toute autonomie,
Un champ des possibles, qui ne formaterait pas, mais qui au contraire,
Donnerait les armes et les moyens pour inventer l’avenir que nous voulons.
En toute autonomie.

Peut être qu’un jour on comprendra que les inutiles sont plus du côté de Koening et ses confrères, que des 90% de bacheliers issus des filières technologiques et professionnelles qui “ratent” leur licence de sociologie, de philosophie de psychologie et de lettre modernes. Associer la technologie et la sociologie, la philosophie (la vraie), la psychologie … c’est pour moi la clé du monde de demain. Celui où l’on peut penser à 360°, librement avec respect et bienveillance, sans servir de basses oeuvres. La France pourrait exceller dans cette nouvelle voie. Bien loin de tous ces technocrates analysants qui ne font que resservir la pensée de leurs ainés et ne créent absolument aucune valeur, aucune espérance. Juste bon à nous enfermer dans un espoir bien pratique.
Ils n’ont à ce point aucune capacité à penser par eux même qu’ils s’en réfèrent toujours à d’autres. Bien loin d’un talent d’un Lucchini qui se met au service de celui qui pense, ils récitent. Koening ne fait que redire ce qu’ils disent déjà tous. Cette histoire de réforme et de sélection, tout le monde le veut et ils le feront. Le modèle ne fonctionne pas et ils pensent que cela va tout changer. Encore une fois, confusion des buts et des moyens … et exclusion à tous les étages. Restons entre nous, il y fait si chaud.

En attendant, je leur dédie de l’Orelsan, digne suite d’Antisocial de ma génération et de Fatigué

2 thoughts on “Adieu, les technocrates de l’intelligence, petits marquis d’un monde fini

  1. Kœnig est le parfait exemple d’un CPU overclocké, mais sans bios ni OS…
    va juste cramer à la première tentative de résoudre un vrai problème <o)

    1. Belle formule, mais j’ai l’impression du contraire. Petit CPU, bios moisi (même principes de bas niveau, même gestion des interruptions) et le même OS, basé sur un égo sur-dimensionné et pathétique. Les BHL, Finkielkraut,Henthoven, Ferry, Glucksmann (dont je ne pardonne pas ses prises de positions: http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/07/01/l-enfance-erotisee_5154038_3232.html), Stiegler (dont je n’excuse pas une rencontre et un emportement car je n’avais pas assez laissé parlé sa majesté”), Onfray, qui a lui du fond mais dont la forme le dessert … et je dois en oublier, associés avec tous les “éditorialistes” (Moix, Zemour et son collègue …) nous livrent un même prêt à penser suffisant, péremptoire et pédant.
      Ils ne risquent pas de cramer pour résoudre un vrai problème, c’est leur talent de l’éviter. (la résolution)
      La technique, yakafokon et s’écouter parler, en appuyant le vide de leur pensée par le trop plein de celle des autres.
      Leur talent: la mémoire et l’élocution. Leur utilité: aucune, ou plutôt ajouter du bruit au bruit. Dans la rubrique UPSIDE, on va parler d’autres gens, d’autres initiatives, qui font du bien. Eux sont l’expression de la fin d’une époque.
      Quelqu’un pour me citer une phrase qui restera dans l’histoire de ces gens ?
      OK, Finkelkroute est presque hors série car entre “cette pourriture d’Internet” et tout le reste, il a quand même dit: “l’amalgame est une insulte à l’intelligence” … que je ressert souvent 😉
      Et Onfray à Moix: ne vous essayez pas à la pensée, ca n’est pas fait pour vous.
      Au Taisez vous de Finkie, (https://www.youtube.com/watch?v=9TKC27K8cIo) je préfère un autre “philosophe”: https://www.youtube.com/watch?v=tcXhpDLZZM8

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