Il n’en fallait pas plus que je sorte de ma « retraite » blogueuse. J’avais préparé tout un ensemble de billets commentant l’actualité que je trouvais déplorable mais à chaque fois, je n’ai pas eu le courage d’appuyer sur POST. Peur du déjà dit. Peur de ne rien changer. Peur de ne pas être assez « bon » ou pas à la hauteur. Peur des éventuelles conséquences. Peur de ce que l’on pensera de moi … Bref, autant de peurs qui sont balayées par celle de Michel. A un moment, il faut aussi se lever et dire STOP.
Ici, c’est plus que la nausée. Bien sur je veux parler du « dérapage » de certains et de la soumission passive (courageuse et intelligente) d’un autre personne, une injuste victime. Ce que je déteste le plus au monde et ne pardonne jamais. (L’injustice). Cette soumission m’a fait mal. Tout autant que les coups donnés. Elle me renvoyait à un autre temps. Un temps que l’on voudrait n’avoir jamais existé. Un temps où l’homme blanc pensait que tout lui était dû. Celui « béni des colonies » … Celui où l’on se permettait d’exposer d’autres humains dans des zoos … celui où il fallait aussi « apporter la civilisation » pour se donner bonne conscience ?
Mais je m’égare et je ne vais pas plus commenter. Tout ou presque a été dit, mais juste deux choses, dont l’une issue de mon expérience personnelle hier et qui m’a fait chaud au cœur.
La première
Une interrogation ou plutôt des interrogations. Comment peut on en arriver là ? Quel cheminement ? Quelles croyances ? Qui ou qu’est ce qui les a ancré dans leurs esprits ? Est-ce que le stress, la dureté du métier, le travail sans relâche, la peur (de quoi ?), … bref, tout ce qui va être évoqué par l’avocat de ces 4 policiers, peut expliquer cela ?
Je ne le crois pas. A mon sens ce sont toujours des excuses, comme l’alcool, qui agissent comme des révélateur. S’agit-il d’un conditionnement ? du racisme dit ordinaire ? Se seraient-ils acharnés comme cela si le gars en face avait été blanc ou jaune, en costume ? La foule rend fou et le mouvement d’ensemble peut entraîner à ce que l’on regrettera individuellement, c’est certains, mais personne à ce moment pour dire STOP. Pour juste un moment d’humanité ? Dans tous les sports martiaux on apprends à arrêter quand le gars est à terre. Une question de respect ? Où est il ? Ils n’ont aucune formation ?
Et puis un peu d’espérance … le miracle que Michel soit encore en vie et pas plus abimé que cela. (oui je pèse mes mots). Encore une fois, nous sommes passés à deux doigts de la catastrophe. Vous vous rendez compte, cela n’a même pas valu quelques jours d’ITT …. le médecin qui l’a reçu est-il formé aux mêmes écoles que ceux qui ordonnent du smecta à une personne âgée qui ne s’alimente plus et vomit depuis 10 jours et qui peut attendre le lundi pour venir. Résultat cancer de l’estomac et hospitalisation le samedi. 😖
Mais Putain ! Dans quel monde nous vivons.
Pourquoi certains (tous humains, la plupart de sexe masculin d’ailleurs … mais je m’égare) s’ingénient à nous le complexifier !
Le Covid, oui bien sûr … on y reviendra.
Devons-nous perdre notre humanité par ne pas sombrer dans la schizophrénie ou la folie ? Pour faire comme eux ? Devons-nous nous aussi réagir / sur-réagir à tout ce qui ne va pas ? … et là on touche au pourquoi mon blog est alimenté sporadiquement. Je l’avais déjà dit d’ailleurs en reprenant une célèbre chanson de Renaud.
Et bien non, deuxième épisode, comme un clin d’œil face à mes interrogations
Face à toutes ces contradictions. Ce sentiment d’inutilité, je suis parti « méditer » … en vélo, dans #monmonde
J’ai deux mondes … la mer aux Etats-Unis et la forêt en France. Ici c’est la mer :
J’inaugurais une nouvelle piste cyclable, qui a mis 22 ans à se construire, entre les premières discussions et oppositions et la réalisation. Comme quoi, aux Etats-Unis aussi les choses peuvent prendre du temps.
Et arrivé à la fin, au détour d’un parking, je découvre, comme une récompense, comme un cadeau :
Vous me connaissez … alléché, j’ai voulu en savoir plus … surtout que la première voiture, j’adore :
Puis que chose m’interpelle …
Et je suis reparti, non sans avoir remarqué (et salué) que tous les conducteurs n’étaient pas le classique male blanc de plus de 50 ans. Et je suis reparti sans oser leur parler.
Et #Michel a tourné encore plus dans ma tête. Non, bon sang. N’est ce pas une synchronicité ? Un de ces hasard de la vie qui vous remet dans le « bon sens ». Question de sens, j’avais d’ailleurs été prévenu car juste avant d’arriver et sans doute pour me donner le courage de la rencontre, j’avais croisé :
Donc je suis revenu. Nous avons échangé. Je leur ai dit que c’était important pour moi qu’ils étaient là ce matin. Je leur ai expliqué #Michel. Je leur ai dit que je savais qu’ici, les violences policières, pour eux, c’est pire. Que c’est inadmiscible. Je leur ai raconté la France. Pourquoi certains qui se font contrôler 10 fois par jours pouvaient entretenir une certaine haine. Ils m’ont dit que j’étais un exemple. J’ai refuté en leur disant non ! C’est vous l’exemple. Qu’il était important qu’ils « fassent le chemin ». Qu’ils montrent que pour ceux qui ne sont pas sensés être « de la bonne couleur », c’est aussi possible. Ils m’ont dit que d’habitude, on les prends pour des trafiquants de drogue ou des rappeurs mais qu’ils étaient « dans le business ». On aurait pu échanger encore plus et surtout sur nos passions communes. Ils ont aimé mon vélo. J’ai aimé ce moment.
Conclusion … provisoire
#MerciLaVie