Après avoir dit clairement ce que je pensais de sites cyniques comme Glassdoor, j’en arrive aux réseaux sociaux et aux relations actionnaires. Il y avait d’ailleurs une intéressante petite “conférence” organisée par Euronext sur ces sujets et on voit bien toute la difficulté pour nous, ce que l’on appelle “les small caps”.
D’un coté, nous (les Entreprises) avons l’habitude de communiquer avec nos interlocuteurs classiques. Les financiers, les banquiers, les journalistes, les commissaires aux comptes, nos clients, nos prospects et même des relais d’opinion, comme le graal de la place parisienne, le Saint Simon de la bourse de Paris, j’ai nommé : Eric Lewin.
Mais de l’autre, à partir du moment où nous entrons en bourse, un nouveau public apparait. Un public de plus en plus aguerri sur la bourse elle même. Un public exigeant. Un public qui gère, comme les financiers, des “lignes” et tout comme les financiers, un public qui peut avoir des objectifs et des horizons très différents: court, moyen, long terme, mais qui comme beaucoup de professionnels, n’a pas forcement le temps de s’intéresser en profondeur à un secteur, à une entreprise, à sa stratégie et comme eux parfois, qui se réfère à des métriques classiques (chiffre d’affaire, croissance, rentabilité) et ont beaucoup de mal à évaluer le capital immatériel d’une Entreprise et son potentiel.
Tandis que les professionnels de la profession ont leurs propres analystes, ont accès aux analyses de sociétés spécialisées (ndlr: pas assez nombreuses, nous souffrons en France d’un manque d’analystes de valeurs high tech) et sont régulièrement conviés aux réunions SFAF que nous organisons tous les ans (prochaine réunion pour nous le 23 mai), les petits porteurs (et oui, on dit comme ca, tout comme pour nous, on dit “small caps” ;-)) en sont réduits à se débrouiller.
Lecture de journaux spécialisés de moins en moins nombreux. Lecture de sites web de qualité variable. Apprentissage divers et varié des fondamentaux de la bourse (avec un, un peu trop grand pour moi, focus sur l’analyse value … j’y reviendrais) et, ce qui n’existait pas avant: présence régulière dans des forums plus ou moins dédiés. Jeuxvideo.com semble avoir cédé sa place à d’autres endroits plus qualitatifs.
Curieusement l’anonymat y est encouragé. Je me suis toujours demandé pourquoi. Mais bon … soit. Surement pour favoriser l’audience et l’engagement. Plus simple quand on est anonyme et ce fameux sentiment d’impunité. (FBI = Fausse Bonne Idée)
Depuis le fameux Anon.pene, dont les plus anciens se souviennent peut être, j’ai ma vision assez claire du sujet. Et je vais vous avouer un “secret”. La plupart des professionnels de la communication déconseillent assez clairement de participer à ces forums. Et maintenant, à l’aune de mon expérience, je pense que dans la plupart des cas, ils ont raison. C’est dommage car cela permettrait d’engager un vrai dialogue de qualité entre des gens qui n’ont pas forcément souvent droit au chapitre. Et je parle bien ET des “petits porteurs” ET des “Small Caps”.
L’effet que j’ai souvent observé, c’est qu’il suffit d’un ou deux “excités” pour réduire à néant les meilleures volontés du monde. Et ce, quelque soit le sujet, quelque soit le moyen. On parle des fameux “haters“, dont beaucoup de sites en font leur fond de commerce. Je ne parle pas des gens qui sont objectivement déçus, qui cherchent à comprendre, qui restent respectueux … ce sont souvent les meilleurs défenseurs de l’Entreprise, une fois les explications faites. Non je parle vraiment des “haters”. De ceux qui, sous couvert d’un pseudo anonymat, vont se défouler. Avant on payait un psy pour se raconter. Ensuite, moins cher, on appelait la hotline de son fournisseur d’accès ou les pires, allaient “corriger” leur femme et / ou leurs enfants. Maintenant l’égo en mal de bataille, “ferraille” dans des forums. Et moins il y a de caractères pour s’exprimer, mieux c’est. On en est même revenu au temps des hiéroglyphes. On renforce la “binarisation” du monde et l’absence de nuance : J’aime / J’aime pas.
Mais tout cela serait presque admissible sans un autre phénomène beaucoup plus sournois : la censure. Il semble qu’il y ait deux poids et deux mesures chez certains. A quoi cela sert-il de tenter de participer, de passer du temps à répondre pour au final, le même résultat qu’une bouteille à la mer ? N’a-t-on pas mieux à faire ?
L’excès de censure modération, malgré les résultats économiques à court terme, n’est-il pas un procédé qui affecte la confiance et donc la pérennité de son futur, à terme ?
De quoi je parle ? quelles conséquences ? vous le saurez dans un prochain billet et vous saurez tout pour retrouver toute l’information nous concernant ou pour me (re)trouver 😉
Stay tuned !
@raphaelo> et pour information, je vous rejoins sur les thuriféraires de la pensée unique … 40 ans que je m’y frotte et croyez moi … beaucoup d’années à être à contre courant. Un jour je raconterais beaucoup de choses, dans mon fameux livre de dans 10 ans 😉
Journalistes, investisseurs, gardiens du temps de LEUR Internet Français qui ont tout fait pour que nous n’existions pas (non pas France Télécom, les autres issus d’un secteur universitaire)
Le logiciel je ne le change pas, je l’écris 😉 (au sens propre comme au figuré puisque j’ai commencé par là et décidé à 14 ans de ce qui ferait ma vie)
Monsieur, je n’avais pas vu votre réponse ! Je vais vous répondre par mail !
4 Comments
Monsieur,
D’une situation, d’un fait, on peut suivre un chemin qui nous mène dans des directions différentes et c’est souvent le cas quand je vous lis depuis que j’ai découvert votre blog lors de mes veilles via Boursorama – dans un but professionnel, loin du profil que vous avez établi !
Votre article est intéressant mais il ressort que vous ne connaissez bien l’environnement financier français !
Le monde des institutionnels et ses fers de lance comme, par exemple, Eric Lewin ou la couleur générale de BFM Business, est un kaléidoscope déformant. A l’image de la bien-pensance ils s’auto-célèbrent, se positionnent comme les gardiens des élégances et se s’auto-décernent les décorations dont le graal est celui de Mozart de la finance ! On en a un aux commandes de l’Etat, on voit ce que cela donne et ce que donne le narcissisme, la mégalomanie contenu dans cet univers fermé ! Bref, la compétence n’est pas toujours au rendez-vous dans la nébuleuse des intervenants financiers dont certains sont des super commerciaux !
Quant aux petits porteurs, ils sont montés en gamme mais bon la répartition demeure celle de Pareto à savoir pas plus de 20% peuvent être crédibles, les autres étant exotiques !
” Il y a deux types de censure. La pire est celle que l’on s’impose, de peur de froisser, de gêner, de déranger. On finit par se transformer pour tenter de devenir conforme à l’image de ce que l’on croit que les autres attendent de nous. Faire et dire des choses qui ne sont pas nous. ”
C’est justement ce que vous m’avez reproché ! Je dis ce que je pense
Le panoptisme c’est un peu ce que votre idéologie infuse (Coluche, Balavoine, Renaud donc la fête de l’Huma et par extension les Laogais pour la Chine, l’ostracisme social en France pour ceux qui ne croient pas aux fadaises progressistes )
Changez de logiciel, allez voir les vrais intervenants et non ceux que vous citez – Peut-être êtes-vous mal en point mais on ne vous a pas vu à investor access au Cercle National des Armées par exemple !
@Raphaelo> votre propos est intéressant, bien que je ne sois pas sur de tout comprendre et mérite une réponse plus longue.
Pour info, je ne suis pas mal en point, merci de vous en inquiéter. Je n’habite juste pas en France et à cette date, j’étais à plus de 3,000 km de là. (et aujourd’hui encore)
C’est peut être “vieille France” et “anciennes valeurs”, mais je trouve que le principal intérêt de ce genre d’évènements est de permettre la rencontre entre ceux qui portent une Entreprise dans leur sang, dans leur quotidien, 24×7 et des gens qui veulent en apprendre plus, au delà de 3 chiffres, sur l’ambition, le track record, les valeurs, la technologie, la position sur le marché, les gens, les humains qui rendent cela possible. Bref, je trouve que nous devons plus à ces occasions que de ne pas y être, les fondateurs ou notre cercle rapproché. Et si je veux rester fidèle à mes idées (Entreprise versus boite, travail/métier/passion versus job, investissement versus jackpot, utilité et sens versus bullshit) il me faut rester logique.
Maintenant je suis preneur de quels évènements valent vraiment la peine ? Et on verra … à l’impossible nul n’est tenu, mais souvent, l’impossible est notre quotidien 😉