Un drapeau flottant à l’envers est un très mauvais signe. Cela peut être une erreur et c’est impardonnable. Mais sinon, cela veut dire que cela va très mal et que ceux en dessous de s’en sortiront pas tout seul et ont besoin d’aide. C’est un signe de détresse, parfois de rébellion ou de contestation.
Je crois qu’il est temps, comme à la fin de l’excellent “Dans la Vallée d’Elah”, de hisser nos couleurs à l’envers. Nous sommes nombreux à trouver la campagne pour l’élection du prochain président Français en dessous de tout. Mon précédent billet en parlait. Je ne me retrouve pas dans les sujets évoqués, sans parler plus du fond, ni de la forme. Là, ils sont tous à parler d’un film qu’ils viennent de voir, pourtant sorti en 2020 et à l’utiliser comme étendard d’une pseudo posture autoritaire ou pour justifier une absence de pensée. La récupération est évidente et même le réalisateur s’en dit halluciné.
Bac Nord, dès que j’ai vu ce film, j’en ai parlé. J’ai été “sonné“, mal à l’aise pendant de nombreux jours après. Un gout âpre dans la bouche. Bien sûr que “j’imaginais”, (voir plus), assez bien le niveau des difficultés vécues au quotidien. Bien sûr que cela ne reflète pas une réalité pour tous les policiers, ni même que c’est censé décrire ce qu’il se passe partout. Mais ce film est réussi: il dérange. Tout comme en son temps, “la haine” dérangeait.
Souvenez vous … “jusqu’ici tout va bien”.
On s’en moque si ce n’est pas une généralité tant on sent que nous y sommes, dans le détail. Par contre, le ridicule vient toujours et encore d’une vision binaire d’une situation compliquée par nos “décideurs”. Bac Nord, comme “la Haine” présente un point de vue, une situation et nous amène à réfléchir :
Mais ce n’est pas ce qui arrive. Nos apprentis Présidents et même les autres ne se posent pas de questions, ils sont des machines à réponse. A ce jeu, c’est bientôt Google qui va nous gouverner tous, tant toutes les réponses y sont. Et vous avez vu le niveau de leurs réponses ? Leur vision est déjà un problème tant elle manque de nuance et de connaissance du sujet. Personne pour nous dire : je ne sais pas. J’ai regardé. Moi tout seul, je ne sais pas. Mais je vais m’entourer, travailler le sujet, me former une intime conviction et décider. Donnez moi du temps.
Le cinéma a cette magie de nous placer au cœur d’un sujet et nous amener à réfléchir. Qu’aurions nous fait dans la même situation qu’eux ? sommes nous sur que nous aurions été meilleur que ceux que nous critiquons ? sous l’effet du contexte, de l’éducation, du bourrage de cranes, des peurs, d’une volonté de revanche, qu’est-ce qui nous permet de penser que nous n’aurions pas fait pire ?
Donc le cinéma et l’actualité (2 ans après la sortie du film) permet à nos politiques de s’emparer d’un sujet important. Enfin, de zapper sur un sujet important.
Alors pour aider nos amis à se préparer, il en est un qui m’est cher aussi et qui est un sous ensemble d’un sujet qui est l’un des plus structurant pour moi : les jeunes. Ce sujet c’est l’armée. L’armée que nos politiques ne comprennent pas. C’est pourtant eux qui décident la guerre et de ses suites de souffrances et de morts. Ce sont eux aussi qui veulent envoyer nos soldats ramasser les poubelles à Marseille ou “nettoyer” les banlieues. Cette méconnaissance, cette vision, ce peut d’intérêt pour nos armées est honteux. Cela nécessite un billet, voir même plusieurs, tant cette nullité de notre classe politique illustre, pour moi, parfaitement la situation actuelle. Nous sommes assis sur une bombe à retardement. La grande muette ne les gêne pas trop pour le moment. Mais derrière un silence obligé, il y a énormément de souffrances, d’incompréhensions, de perte de sens et de problèmes, qui ne sont pas que d’ordre matériel.
Alors restez à l’écoute … on y revient