Puisqu’il semble que mes “maitres” fassent débat. Que l’on m’en tire, à tort, une orientation politique, je persiste et je signe. Pour aggraver encore un peu plus mon cas, je poursuis ma liste. Liste composée de gens connus, que j’aurais aimé rencontrer. Pour certains, se n’est plus possible “ici bas”. Pour d’autres ca l’est encore.
Pour lui, la rencontre, bien que fort improbable, est encore possible. Nul ne sait ce que nous réserve la Vie. Et il est question de Vie, à l’heure où l’actualité nous horrifie chaque jour un peu plus et où l’on se demande jusqu’où cela peut encore aller dans l’ignoble et la bêtise. Je ne dirais jamais la bestialité, car aucun animal ne se comporterait comme le font certains de nos “condisciples“.
Juste ici, rendre hommage à un vrai poète (lisez ses livres si vous en doutez) et une personne qui m’inspire et nous rappelle qu’il ne faut jamais juger quelqu’un sur ce que l’on croit comprendre de lui au travers de quelques images et “on dit”. A bon entendeur:
Poli avec la Vie
« Vieillissant, je ne me dis pas que les promenades en bord de mer seront de moins en moins nombreuses mais je me dis que les attaques de la nostalgie vont se faire de plus en plus fréquentes. Et c’est normal car j’ai plus de passé que d’avenir, donc dans l’équilibre de mon psychisme, il y a davantage de choses faites que de choses à faire. La tentation est grande de se laisser rattraper par le souvenir.
Mais je veux encore me fabriquer des moments et non pas en revivre. Le jour où je vais disparaître, j’aurai été poli avec la vie car je l’aurai bien aimée et beaucoup respectée. Je n’ai jamais considéré comme chose négligeable l’odeur des lilas, le bruit du vent dans les feuilles, le bruit du ressac sur le sable lorsque la mer est calme, le clapotis.
Tous ces moments que nous donne la nature, je les ai aimés, chéris, choyés. Je suis poli, voilà. Ils font partie de mes promenades et de mes étonnements heureux sans cesse renouvelés. Le passé c’est bien, mais l’exaltation du présent, c’est une façon de se tenir, un devoir. Dans notre civilisation, on maltraite le présent, on est sans cesse tendu vers ce que l’on voudrait avoir, on ne s’émerveille plus de ce que l’on a. On se plaint de ce que l’on voudrait avoir. Drôle de mentalité ! Se contenter, ce n’est pas péjoratif. Revenir au bonheur de ce que l’on a, c’est un savoir-vivre. » Olivier de Kersauson