Aujourd’hui, (ou plutôt hier pour ceux qui vont me lire en France), c’était la grande effervescence car il était discuté du projet de loi sur le renseignement, défendu par le premier ministre lui même … preuve s’il en était besoin que l’on ne doit pas se sentir très bien en haut lieu et que la pilule ne passe pas.
Je m’étais volontairement tenu à l’écart de tout ceci depuis déjà un moment. Cela en a peut être interloqué plus d’un.
Que fait-il ? cela ne l’intéresse plus ? normal, il vit maintenant à l’étranger, il n’est pas concerné. Tiens, il ne “râle” plus ? il est malade ? Il est désabusé ?
Et bien rien de tout cela.Voulant faire court, je ne vais pas pouvoir expliquer en un seul billet pourquoi :
Un mot, des phrases me revenaient dans la tête et cette nuit, il fallait que je couche cela. C’est Renaud que j’avais devant moi, mon frère d’âme, qui me chantait :“… Fatigué de parler, fatigué de me taire …”
Oui, je suis fatigué d’écouter ces pleureuses s’épancher sur leur petits problèmes quand d’autres vont bien plus mal dans la dignité,
Fatigué que l’on ne voit pas l’évidence et les murs dans lesquels “ils” veulent nous mettre,
Fatigué de tirer la sonnette d’alarme et de voir passer les trains entiers que nous ratons,
Fatigué de tout ce potentiel gâché par la vanité et la cupidité de quelques uns,
Fatigué des imbéciles qui me montrent le doigt quand je veux voir la lune,
Fatigué devant toute cette inutilité et ces égos sur dimensionnés,
Fatigué de toute ces peurs et ces clivages dont on nous abreuve,
Fatigué de ceux qui nous pensent comme eux, aigris et jaloux,
Fatigué par ceux qui voient la liberté quand je vois la fraternité,
Fatigué par ceux qui voudraient nous faire abandonner l’égalité pour la sécurité.
Fatigué de tant d’imbécilité et d’égoïsme,
Et oui, fatigué de parler, fatigué de ma taire. Je n’ai plus envie de commenter les stupidités criantes qui me brulent les yeux, quand je vois d’autres urgences. Fatigué de ceux qui nous expliquent vouloir changer le monde et qui ne comprennent pas que cela commence d’abord et enfin par soi même.
Fatigué de ceux qui vous mettent dans une position ou parler est aussi difficile que de se taire.
Fatigué d’entendre le mot “râler” quand j’explique, (“je m’énerve pas, j’explique”, Lino Ventura)
Fatigué de devoir rerere-citer Benjamin Franklin :
un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre et finit par perdre les deux
Fatigué mais pas désabusé ni désespéré,
Fatigué ou plutôt “gonflé” !
Mais pas fatigué d’habiter cette planète terre,
Et bien plus conscient des priorités, du présent.
Aussi pour le moment, je préfère continuer de mettre en avant mon émerveillement de la découverte de l’autre et me taire tant il semble parfois que seul le silence est grand. Mais, silence n’est pas approbation ou inaction ou désillusion. Bien au contraire.