Ce matin, j’étais obsédé par ce mot qui revenait sans cesse et dont on nous rebat les oreilles à longueur de journée : LA LIBERTE. Mais que de folie n’a t’on pas commises en ton nom !
La Liberté va t’elle devenir le dernier opium à la mode, pour paraphraser Marx ?
L’opium du peuple … après les religions et avant la nouvelle lubie : LA SECURITE ?
Folie !
Et en lisant cette proposition de loi, visant à “neutraliser les individus en lien avec une activité terroriste” … je m’interroge sur le monde que nous allons laisser à nos enfants : Un monde de peurs. Un monde de haine de l’autre. Un monde de fausse confiance, de déresponsabilisation induit par un abandon de toute valeur au profit de la “sécurité”. Un monde d’illusions, où nous allons donner la clé de notre futur à des gens qui ne comprennent même pas leur présent.
Un monde où l’on préfère la sécurité à la liberté. Un monde où l’on ne comprend plus, même le nez dessus, que cette Liberté dont on nous gave à étouffer est la réponse de circonstances d’une société qui a perdu tout espoir de bon sens et d’Humanité.
A trop préférer cette foutue Liberté, on en oublie l’essentiel : la FRATERNITE.
Pense t-on que nous sommes dans une société de Liberté ? Qui est libre aujourd’hui ? et de quoi ?
Liberté de faire et dire n’importe quoi, même si cela produit des morts dans d’autres pays ?
Liberté de continuer de se protéger de l’autre pour se donner l’illusion de traiter le problème et d’une sécurité à bon marché ?
Liberté de nous complaire dans des illusions fabriquées par la société, que l’on nous inculque dès notre plus jeune age ? Illusion du bonheur, illusion de la sécurité, illusion des critères de réussite et de succès ? Illusion du vrai, du faux, du beau, du laid. Illusion du péché originel, de l’enfer, du paradis. Illusion des religions, du communautarisme et des petites défenses de pseudos singularités ! Illusion des habitudes et du “on a toujours fait comme ça”, illusion de nos prisons, de nos limites, de nos dangers, …
C’est peut être la meilleure celle là tant on nous lobotomise. Pagny a eu beau la chanter, il n’en demeure pas moins qu’à force de formatage et d’anesthésie, notre pensée n’a plus rien de libre et de vrai. “Je pense donc je suis” disait l’autre. Il avait tout compris, mais peut être pas l’illusion que cela provoque: je suis ce que je pense.
J’exagère ? mais ouvrez les yeux :
Mon Dieu !!! Cabu !!! Où es tu ? Explique leur ton fameux “il leur faudrait une bonne guerre”. Ils sont tombés à pieds joints dans ce que ces terroristes souhaitent: une modification profonde des valeurs de nos sociétés. Tous dans la même illusion. Tous dans la même erreur : nous monter les uns contre les autres. Ne voient-ils pas qu’ils sont instrumentés par la peur pour aboutir au projet de folie de certains : détruire nos civilisations.
Même pas peur disait le peuple défilant derrière quelques omniscients protégés par une armée de gardes du corps et de snippers … Même pas peur, le peuple sans protection : OUI. Mais vous ? Vous êtes bourrés de peur et c’est là le problème. La peur est toujours mauvaise conseillère. Et même si je dois reconnaitre qu’il n’y a pas que de mauvaises choses dans ce que vous proposez, nous ne pouvons pas laisser passer en l’état une institutionnalisation de la peur de l’autre et de la présomption de culpabilité, même sous le contrôle d’une juge. Relisez ce que vous dites et comprenez-en la portée et le danger :
Face à des personnes présentant des caractéristiques laissant à penser qu’elles pourraient se rendre coupables d’actes terroristes, mais pour lesquelles aucun commencement d’exécution ne peut être prouvé, la loi ne permet pas de protéger la population. Pour autant, il faut que notre droit prenne en compte la menace qu’ils représentent.
Que vous surveilliez qui vous voulez, soit. Mais que vous institutionnalisiez cette folie : NON. Je préfère encore une société où l’on pourra condamner des gens qui auront abusé (du pouvoir de surveillance …) que celle où l’on se demandera le matin en se réveillant si on a toujours le droit d’exister et ce qui va nous arriver.
Je ne vous suis pas dans votre dessein de faire changer de camp la peur car vous vous trompez de camp. Les terroristes n’auront jamais peur de vous. C’est une illusion de plus. Il faut que vous le compreniez: ils n’ont rien à perdre. Par contre, je ne veux pas d’une société où la peur est dans notre camp. Je ne veux pas de vos peurs !
N’oubliez jamais : “Le goéland qui voit le plus loin vole le plus haut.”