Bien sûr que l’on nous dira que la “recherche” doit se financer et que sans argent, rien n’est possible, pas de nouveaux médicaments, pas de nouveaux traitements, pas de possibles guérisons …
Effectivement, si l’on prend le problème par ce bout, il n’y a pas de solution, sauf à assister impuissant à une inflation des prix sans limites.
Ne sommes-nous pas arrivés à cette limite depuis bien longtemps déjà, par un système qui rend aveugle et sourd ?
Déjà maintenant, $425.000 par oeil pour revoir avec le Luxturna, 1,1 million d’euros pour le Glybera. Le traitement de l’hépatite C dont le prix varie en fonction du pays, depuis $94,500 jusque $900 en Inde. Et même des gouttes pour l’otite qui coutent 250$ le flacon aux États-Unis, mais juste quelques € en France et en plus remboursés à 100%, car bien sûr, on veut que tout soit remboursé, même ce que l’on peut payer.
Comme Jean-Marc Dupuis, d’où je tire ces exemples, je ne le crois pas. Tant que le profit est visé, sous couvert de bonne morale … Je ne suis pas naïf, mais à partir du moment où l’on (les chercheurs, les startoupes) demande de l’argent pour faire quelque chose en faisant miroiter un traitement qui rapportera peut être beaucoup d’argent, il semble “normal” que les financiers en espèrent :
Et plus le sujet est risqué, plus les montants sont élevés … plus les contre parties exigées vont être importantes.
D’ailleurs, en continuant la réflexion, on tombe bien sûr sur de plus en plus grave.
Sans limite, tout comme la ligne d’horizon ridicule qui se profile avec le transhumanisme qui tente de nous vendre: “de vaincre la mort ?” et d’autres promesses tout aussi riducules, mais qui font mouche dans les médias.
Vaincre la mort … quel qu’en soit le prix.
A ce sujet, je ne fais pas beaucoup l’éloge de F. Beigbeder, mais son dernier livre (une vie sans fin) est bien plus fréquentable que les précédents. Il nous livre une brève histoire de l’avenir sérieusement étayée et fortement probable. Je ne veux pas vous spolier, aussi je ne peux que vous encourager à le lire.
De partout les hommes jouent aux apprentis sorciers …
Les cellules souches, immense espoir, dommage, pour le moment, cela provoque plus de dégat qu’autre chose. En quelques années, l’homme essaye de rattraper des millénaires d’évolution, en un mot la Vie et toute sa sagesse.
Sans aucune humilité … mettre fin à la mort, sans se préoccuper de se poser la question, que devient la Vie sans perspective de sa propre fin ?
Il semble que l’on ne recule pas l’heure de sa propre mort impunément. Énormément d’essais, de films sur le sujet. Que devient une vie si je sais le jour et l’heure exact de ma propre mort ?
Qu’est-ce qu’il se passe si on remplace le temps par l’argent, et si donc, on peut repousser indéfiniment (modulo l’argent) la date de sa propre mort ?
L’homme adore séparer, diviser, en un mot régner et avoir le pouvoir. Avec ce pouvoir sur la vie … c’est presque égaler les religions qui nous promettent de nous absoudre du pêcher originel et nous vendent un produit qu’ils n’ont pas à fabriquer. (le paradis)
Plus ?
Beaucoup plus … et en attendant, à trop vouloir repousser le futur, de ne penser qu’à la mort ou aux maladies juste probables, n’en oublions-nous pas de vivre au présent ?
Oui, de nombreuses et déjà changer le business model. Il semble que d’un coté, il y ait de nombreux milliardaires qui cherchent un sens à leur argent. De l’autre des coûts importants. Au-delà de Bill Gates et de quelques autres, qu’attendons-nous pour organiser la rencontre sérieusement ?
Qu’attendons-nous pour investir sur le présent, qui préfigure le futur, plutôt que de toujours penser une bataille trop tard en dépensant beaucoup d’argent sur les conséquences.
Pouvons-nous espérer qu’au lieu de chercher un remède miracle dans la nature, quitte à dépouiller les peuples premiers, on essaye déjà de protéger leur mode d’existence? Qu’au lieu de penser transfert de compétence, on imagine un véritable mode collaboratif et respectueux ?
Pas de cancer chez les peuples premiers … cela laisse songeur. Et je ne parle pas des problèmes cardiaques, des ulcères, du diabète, des AVC et du cholestérol et autre maladie de “civilisations” qui sont les premières causes des décès dans le monde. Bien sûr, ils n’ont pas de sécurité sociale.
On me dira, normal, ils ont une espérance de vie faible et se font piquer ou manger tout cru avant de mourir de leur belle mort … hum, un peu court jeune homme 😉
Je ne dis pas que notre médecine ne peut par leur venir en aide et qu’ils savent tout sur tout. Je dis juste que l’association des savoirs permettrait d’aller beaucoup plus loin que la guerre de chapelle à laquelle nous nous livrons, pays occidentaux, pour savoir qui est le plus intelligent, qui a le plus d’opérations, le plus soigné, réalisé le plus beau geste, qui a le plus gros budget …
Pour une médecine humaniste, respectueuse et collaborative.
1 Comment
Tu voudrais pas que les pauvres aient accès à la santé non plus ?
Pour un peu, ils se multiplieraient, et noieraient les gens bien sous leur masse
naaannnn ! pitié… ! patapé ! 🙂