Notre-Dame, par sa beauté ne laissait personne insensible.
Il y a beaucoup bâtiments, très beaux aussi.
Mais Notre-Dame, c’était spécial.
Difficile à expliquer par le cerveau, qui réduira à une question de religion ou de “monument” et de patrimoine alors qu’il s’agit d’une affaire de coeur. Personne ne pouvait être insensible à Notre-Dame.
Pour moi, ca n’est pas de cela dont il s’agit, c’est pire. C’est bien plus qu’un morceau de son passé que l’on regrette, comme un bon moment qui ne se rejouera plus. Une occasion manquée. Il s’agit d’autre chose: un outrage.
La dernière fois que j’ai ressenti ce même genre d’émotion, c’était un certain 11 Septembre. Même si aujourd’hui, fort heureusement, il n’y a pas eu de victime, mais il s’agit d’une peine similaire. Une peine profonde, qui part de plus profond que la raison.
Alors il y aurait tant à dire. Etre furieux contre l’erreur humaine, car il ne peut s’agir que de cela. Mais qui n’en fait pas ? C’est fait, c’est fait. Bien sûr des responsabilités doivent être cherchées. Moins pour trouver des coupables, que pour comprendre ce qu’il s’est passé pour que jamais plus, cela ne puisse recommencer. Car il semble que ce genre d’accidents ne soit pas une première …
Tous parlent de reconstruire, encore plus fort même disait le Président Obama. Normal, quand on vit dans la peur, la revanche et l’espoir. Comme le 11 Septembre. Deux tours effondrées, des milliers de vies prises et on recommence, encore plus fort, encore plus gros, encore plus dressé, tel un défi vers le ciel. On ne change rien. Tel le Titanic se dirigeant vers l’iceberg pendant que l’orchestre joue plus fort.
Certains cherchent même des raisons “divines” … de punition bien sûr. Comme Sodome et Gomorrhe. Un avertissement. Un Dieu vengeur nous regarderait de haut et viendrait nous frapper pour nous rappeler à l’ordre. Mais quel ordre ? N’est ce pas une vision un peu désespérée ou pour le moins facile du sens de la Vie ? Action / Punition / Réaction. L’histoire bégaye. Sommes nous condamnés à revivre ce que nous n’avons pas compris ?
Mais déjà les milliardaire accourent. 10, 100, 200 millions. On croirait une bataille d’égo, à défaut d’acheter de nouvelles indulgences. Mais ne pensez pas que je le déplore. Je trouve même cela très bien. Pour une fois qu’ils vont faire quelque chose de vraiment utile de leur argent. Même si certains aussi commencent déjà à leur reprocher et par la même à Notre-Dame, de trouver bien facilement de l’argent alors que pour des choses touchant à l’humain …
J’espère juste qu’ils sont animés d’une sincère émotion et non seulement l’envie d’une plaque, comme les milliardaires américaines aiment à faire apposer sur les bâtiments d’universités qu’ils financent.
Un évêque se demandait le sens de tout cela à la télévision hier. Ou plutôt il le demandait à Dieu. Fallait-il cela pour réunir une telle émotion, à l’échelle mondiale ? Pour nous montrer ce que l’homme peut faire de grand ? Faut-il attendre toujours d’être dans le plus extrême malheur ?
On peut imaginer toutes les opportunités, tout le bon, que cette catastrophe peut au final susciter. Puisse les métiers d’art, les métiers manuels s’en trouver revalorisés, car il ne suffit pas que d’argent, il faut aussi trouver des compétences rares. Puisse ce moment nous aider à repenser la formation de nos jeunes et moins jeunes vers des métiers passionnants. Il n’y a pas que l’IA et la blockchain dans la vie. Nous avons besoin de charpentiers, de menuisiers, d’électriciens, de maçons et nous avons besoin de passionnés, de compagnons. L’artisanat, ce n’est pas un “job”, ce sont des métiers respectables où l’on peut faire une carrière fantastique et très bien gagner sa vie, quand on a compris la valeur qu’ont ses hommes et ses femmes, dans leurs mains.
Hier soir, cette ferveur, cette espérance, face à l’irréparable, c’était poignant.
Mais surtout, l’image que je retiendrais c’est cette croix surnaturelle, qui semble sortir de nulle part, depuis l’enfer de cendres et d’eau.
Quand nous sommes libérés de l’espoir, l’espérance …
Je retiens ce rayon de soleil qui se fait plus pressant à mesure que j’écris. Cette émotion en découvrant Notre-Dame, son essentiel, toujours debout. Les vitraux, que l’on espère intacts.
L’envie de crier MERCI.
Une reconnaissance énorme à tous ceux qui ont permis cela. On pense aux pompiers bien sur. Mais j’ajoute toutes les forces que se sont jointes à un moment catastrophiques pour s’unir dans une même “communion”. Je n’en dirais pas plus. Je laisse ceux qui pensent que je parle de religion le penser. C’est pour moi bien plus large.
Tout cela tient du miracle. Miracle que cela n’ait pas été beaucoup plus grave. Miracle qu’aucun pompier n’ait été blessés plus gravement.
Miracle de cette croix dans la nuit. De cet autel intact.
Pour tout ceci et bien plus encore : Merci.
Merci @Valdiguie pour cette photo.