Au début je voulais faire comme d’habitude, expliquer, relativiser, tenter de comprendre pourquoi quelqu’un publie 22 jours après le fait générateur, quelque chose de si négatif : “une déception nommée Witbe” … Les comptes annuels de Witbe ont été marqués par une dégradation, aussi brutale qu’inattendue, de la rentabilité. Les prévisions pour 2023 n’ont guère rassuré.
Nous en voudrait-on ? qu’avons-nous fait pour mériter ce traitement ?
Oui je sais la presse est libre dans ce pays. Mais elle sait aussi se faire bien sermonner par le boss de Free quand elle écrit des choses qui ne lui plaise pas. C’est sans doute lui qui a raison. Mais nous ne jouons pas dans la même cour. Alors nous les “petits”, les sans grade, nous sommes condamnés à faire le dos rond, à serrer les dents et avancer malgré tout ?
Oh bien sûr, ce n’est pas la première fois. J’ai même dû prendre la plume, non pas pour “redorer” notre cours de bourse, (il ne faudrait pas me prêter des pouvoirs démoniaques quand même …) mais juste parce que les insultes, les mots durs, je trouvais cela lamentable pour nos équipes qui font un travail fantastique.
Alors, il semble que je doive revenir encore et encore sur ce sujet: Les résultats financiers ne sont pas à la hauteur des espoirs de certains ?
Qui pouvons-nous …
Qu’y pouvons-nous quand on a fait le maximum.
Qu’y pouvons-nous quand on voit des sociétés qui font moins de chiffre d’affaires que nous (25 au lieu de 26), qui font moins de croissance ET par-dessus tout, qui annoncent encore perdre 6 M€ et qui valent 2.6x notre valo. ?
Qu’y pouvons-nous quand on voit des sociétés entrer en bourse pour développer une alternative automobile, prendre des commandes au salon de paris et quelques mois après, annoncer un revirement stratégique, l’abandon de ce “projet” et être au bord du dépôt de bilan … mais valoir encore 21 M€ en bourse à ce jour mais qui ont valu jusque 588 M€ il y a 2 ans à peine ?
Qu’y pouvons-nous quand, sans doute à force de ne pas trouver d’investisseurs, des entreprises cotées (DBT, Cybergun, Alalo, Navya, Erold, Pixium vision, Drone volt, AMOEBA, Avanquest …) font appel à des moyens financiers terribles pour les actionnaires précédents ? Avaient-ils le choix ? Surement pas celui de leur valorisation en bourse.
Qu’y pouvons-nous quant on assiste à un décorrélation, mieux à une dé-causalité entre valeur réelle et valeur perçue ? Inventer une technologie de mesure de la qualité vraie et de l’utilité des entreprises cotées en bourse ? chiche 😉
Alors oui, peut-être, comme me le disent certains amis, nous n’avons rien à faire en bourse. Mais alors, je vous dresse la liste de toutes celles qui n’ont rien à y faire et qui ont plus qu’explosé ?
Pourquoi nous avons préféré la bourse Française à d’autres choix ?
Nous croyions au projet “depuis la France”, pour une société de technologie comme nous, voulant conquérir le monde, avec les atouts propres à notre pays mais aussi avec ses faiblesses. Nous voulions “forcer” le chemin et permettre à d’autres de se financer aussi par ce moyen, arrivés à un bon stade de développement. Oui, nous pensions qu’entre les VC traditionnels (Tours A, B …) et les cessions, il pouvait y avoir une autre voie et nous voulions participer à son ouverture. Etait-ce une erreur ? à titre personnel et purement égoïste, peut-être.
Oh, cela ne veut pas dire que la voie n’est pas possible … Juste que je ne comprends pas l’acharnement que certains peuvent avoir à rendre le chemin plus difficile à d’autres.
Alors je pourrais être aigri, mécontent et bien non …
Alors, merci Investir / Les Échos
J’avais positionné un ordre à 6.70€ il y a quelques temps … il va être servi 😉
Enfin peut-être car le catastrophique article et la recommandation à la vente ne semblent pas avoir été aussi catastrophique sur des actionnaires qui sont sans doute plus matures et moins moutonniers que ce que le voudraient certains. C’était ma première tentative de “jouer” avec les limites des cours, car avant, j’avais acheté, au cours marché, des titres que je trouvais, moi, étonnement “pas cher”. Oh pas beaucoup, n’allez pas croire à une manipulation de cours. Je ferais un billet pour rendre tout cela transparent.
Investir / Les Échos sont à la vente … d’autres sont à l’achat. C’est bien, c’est la vie. Nous en prenons bonne note pour la suite. L’avenir dira qui aura raison !
Et pour finir
Entrepreneur, je ne vous fais pas l’insulte de parler de mon track record d’investisseur … vous allez prendre cela pour un conseil d’achat et ce n’est absolument pas le cas. Par contre, j’aimerais bien voir le track record d’Entrepreneur de tous ceux bien prompt à juger tout et son contraire. Un jour, on parlera factuellement de valorisation. Comment peut-on en 2023, valoir moins que ce que l’on valait le jour de notre introduction en 2016 alors que nous avons progressé sur tous les tableaux et de façon magistrale ? On me l’a déjà expliqué … la fameuse “value analyse” où tout le monde n’a plus aucun référentiel et où alors … tout est permis. Et cela, je ne m’y résous pas. Pas seulement pour moi, mais pour nos 180+ collaborateurs dans plus de 10 pays dans le monde, pour nos clients, pour nos fournisseurs et conseils !
2 Comments
Ce journal est “déçu” sur vos chiffres de l’an dernier. C’est comme si vous regardez la vitesse moyenne sur la minute précédente, pour une voiture en train d’accélérer ! Ce qui pourrait être avancé c’est la ‘poussée’ ressentie, le nombre de rapports qu’il reste dans la boîte de vitesse. Il suffit d’attendre, et la puissance va s’exprimer. Garder ce blog, et ressortir votre article dans un an ! La bourse est une machine à déplacer des capitaux des impatients vers les patients, ou des influençables vers ceux qui examinent l’entreprise paisiblement avant de cliquer sur ‘vendre’. Quand il fallait aller à la banque pour passer un ordre, c’était mieux, plus réfléchi. Moi je garde.
Je vois que vous avez les bonnes références … Warren ou mon blog 😉
https://www.jmp.net/2018/02/the-stock-market-is-a-device/
Maintenant je ne comprends pas ceux qui “jouent” en bourse comme ca en ne s’intéressant à rien, sauf aux analyses “value” de certains et aux commentaires +/- judicieux de personnes dites “autorisées”.
Ils feraient mieux de placer leur argent sur un livret A (puisqu’ils veulent du prédictif) ou pour l’adrénaline, sur les Cleantech, les Biotech, le nouveau dernier “machin” à la mode qui ne fait pas de chiffre d’affaire, qui n’a pas de client, pas de produit et qui n’a pas de résultat, juste un beau BP, préparé par un beau cabinet de consulting, parlant la bonne langue pour passer tous les barrages.