Ce matin, c’est une fois de plus le dégout qui me pousse à ce billet. Je pourrais garder cela pour moi. J’y conserverais peut être les derniers points de crédits envers ceux qui ne me trouvent pas “grognon”. Mais à un moment, c’est trop fort, non de non, c’est Non !
A quel moment, ce que ferait quelqu’un peut-il excuser ce qu’il est ?
A partir de quel “talent”, de quelle AUDIENCE, de quel MILIEU, le n’importe quoi devient possible et excusable par les “bien pensants”:
“non mais tu comprends coco, quand même, Polanski est un grand réalisateur … Cantat est un grand chanteur … Hamilton était un grand photographe … et Weinstein a tant fait pour le cinéma …”
Que l’on tente d’expliquer est une chose, même si certains, comme Valls, y voient à tort, le début du pardon. Mais que l’on excuse, NON ! Alors qu’ils pourraient simplement dire :
Il a commis une terrible erreur qui a fait souffrir d’autres,
Il faut comprendre la logique, le processus qui l’ont poussés jusque là,
Savoir comment cela vient, comment cela s’installe pour mieux les combattre,
… et tenter de changer en profondeur les causes pour qu’elles n’aboutissent pas encore et toujours aux même conséquences.
Leurs laissons nous une deuxième chance alors ? Pas un droit à l’oubli, mais une possibilité du pardon.
Même Emile Louis, du fond de son enfer, conservait un talent au sein de son humanité, une espérance et peut être même UNE UTILITE: “c’était sans doute un extraordinaire chauffeur de bus.”
Et oui, Mme Carla Bruni … Weinstein a tant fait pour le cinéma “indépendant” … oui, MAIS NON, ou plutôt “en même temps …”
Vous me trouvez bisounours disant cela ?
Et bien je ne le crois pas. Les bisounours sont ceux qui pensent que le monde est soit noir, soit blanc. Que nous viverions mieux sans Weinstein et toutes ces pourritures … qui soit dit en passant, n’ont que peu de rapport avec des porcs.
pourquoi toujours nous référer au monde animal pour caractériser un comportement, généralement déviant ? un porc, un loup, une hyène sont-ils forcement plus abjects et vils que nous ? n’ont-ils pas aussi le droit à la Vie et à un minimum de respect ? Ou du moins, en tous les cas, à ne pas être rabaissés au niveau des plus pourris d’entre nous.
/fin d’apparté
Quoi que nous ayons appris par “le système”, le monde n’est pas binaire. Il n’y a que les ordinateurs d’aujourd’hui qui le soient. La dualité est tout à fait autre chose et c’est de cela dont il s’agit.
Nous réveiller pour passer d’un simplisme crétin (binaire) à déjà une meilleure relation au monde ne serait pas un luxe. Non pas qu’il faille accepter que le pire existe pour que le meilleur s’exprime, mais simplement comprendre que nous avons le choix. Tout n’est pas forcement dans l’équilibre du noir et du blanc, mais dans la possibilité des deux.
Weinstein avait le choix et par là même, nous aussi. Il nous pousse à nous (re)lever, dire NON, ca suffit ! plus jamais !
Et à la dire à ceux qui trouveront juste de s’indigner par convention pour les défendre … les bisounours !
Depuis l’intervention de Blandine Gadin aux molières, qu’est ce qui a changé ?
Ecoutez ces rires, vous sentez la gène ? c’est palpable, c’est dense, cela ne sent pas très bon n’est ce pas ?
Mais n’êtes vous pas géné à votre tour ?
Blandine a été ENORME, car à la différence de tant d’autres, elle ne jouait pas. On est gêné parce qu’elle nous renvoye en miroir notre noirceur, notre lâcheté. Elle était dans le juste, elle !
… et j’espère que ce #dénoncetonporc sera l’occasion d’une vraie prise de conscience.
Mais déjà, si cela permet de montrer à nos enfants que nous ne sommes pas d’accords. Qu’ils n’ont pas à reproduire le pire ce que ce leurs ainés ont fait font. Qu’ils peuvent et se doivent d’être “mieux”, et que ce n’est pas si compliqué.
Que le respect et la bienveillance ne sont pas des vains mots.
Que ces putain de “bien pensants” … les petits marquis télévisuels qui répandent leur bille, leur cynisme à longueur de journée, les chanteurs, écrivains haineux, les philosophes de pacotille sous prozac, les Carla Bruni, les Catherines Deneuve (désolé, ce sont les deux dernières qui me viennent à l’esprit) et tant d’autres, doivent être écoutés pour comprendre au plus profond de nous, ce que nous voulons et ce que nous ne supportons plus !
Ne nous gargarisons pas de leurs mots, de leurs tournures, de leurs méthodes de faire rire au dépend des autres. Ils nous projettent dans l’illusion d’un monde “pourri” et que la vie est mal faite …
La Vie est très bien faite, ils en font partie, mais ils n’en sont qu’un sous échantillon.
A nous de nous lever pour mieux voir autre chose.
A nous de nous lever pour dire que nous ne sommes pas d’accord … et tant pis si notre voix à moins de force que la leur. A nous tous, nous sommes plus nombreux et donc plus puissants. C’est pour cela qu’ils ont intérêt à nous maintenir à genoux. Nous avons raison, et nous gagnerons dans la durée.
Regardez les progrès en à peine un siècle
Bien avant, les guerres de religion étaient la norme,
Avant, la colonisation salutaire, on allait apporter la “civilisation” aux primitifs et aux sauvages,
Avant la pédophilie était légale et cela plaisait beaucoup à certains,
Avant l’esclavagisme était normal …
Avant, je ne suis pas certains qu’un L214 aurait pu exister
Avant … avant quoi d’ailleurs me diront certains, tant il semble que ce que je décris existe toujours ?
Oui, le changement est lent, mais permanent. Quand on se met à réfléchir aux croyances sur lesquelles nous nous sommes construits, le ver est dans le fruit.
La transformation est inéluctable.
Oui, nous avons à l’être pour ne pas cautionner ce qui nous choque, ce qui nous lèse.
Oui, être grognon est salutaire et n’a rien à voir avec le schtroumph grognon qui n’aime rien, ni même à la manière symptomatique de certains, de se répandre dans les réseaux sociaux pour étaler leur vie et ses travers.
Oui, grognon n’est pas le bon terme, mais “indigné”, “insoumis” … était déjà préemptés et je ne voulais pas courir l’amalgame.
Oui, révolté serait peut-être mieux … si les révoltés ne participaient pas à renforcer le modèle qu’ils pensent combattre.
Oui, j’aimerais que vous trouviez un autre terme,
peut-être tout simplement “en Vie” ?
Pas mieux ?